I. Interdépendance : si les abeilles vivaient comme nous, humains, les ruches mourraient immédiatement. Tout ce que nous faisons a un impact et influe donc sur notre environnement et donc, en retour, sur nous. Seules les évolutions scientifiques fulgurantes des dernières décennies ont permis de l’oublier, temporairement. Pourquoi ne pas imaginer nos vies, nos existences en premier lieu comme connectées à la société et à la Terre ? En concevant nos actions ni comme purement désintéressées et gratuites, ni comme purement égoïstes, mais comme des actions visant à apporter quelque chose de positif à la société et donc, en retour, à nous-mêmes ?
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II. Délégation : nous vivons hors sol, et nous avons délégué l’essentiel des aspects de nos vies à des institutions (vie, mort, santé, éducation, alimentation, énergie, etc.). Et de ce fait, nous avons oublié de réfléchir au sens de nos vies, à la signification du bonheur pour nous. N’est-ce pas là, pourtant, la définition de l’âge adulte ?Reprendre la responsabilité de nos existences n’est-il pas la meilleure voie vers le bonheur ? Que signifie la vie, le bonheur d’exister si on en délègue tous les aspects ?
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III. Désobéissance : nous renonçons à de nombreuses pistes d’action, à de nombreux rêves, parce qu’ils ne s’inscrivent pas dans les modèles existants. Nous ne sommes pas formés à penser hors des cadres, au contraire. Un slogan intéressant, ces derniers temps, est le suivant : Be realistic, demand the impossible. Car les modèles dominants ne sont plus réalistes, ils ne sont plus tenables. Il faut donc oser exiger l’impossible ou du moins, ce que l’on a toujours considéré tel. Ne pouvons-nous pas refuser les modèles en place, ou les adapter, plutôt que de partir du principe que nous n’avons pas le choix et que les enjeux nous échappent ? Autour de quels rêves, de quelles valeurs ai-je envie de construire ma vie ?
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IV. Resacraliser le vivant : dans nos sociétés, il y a au mieux une équivalence entre un être vivant et un objet. On tue pour un GSM. On abat la forêt amazonienne pour gagner plus d’argent. Qu’est-ce qu’être vivant ? Qu’y a-t-il de plus grand que nous, en tant qu’individu humain ? Qu’est ce qui est sacré pour moi ? Pourquoi notre culture a-t-elle (assez récemment) abandonné son rapport sacré au vivant ?
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V. Repositionner l’humain : des études montrent l’intelligence profonde, voire la capacité d’empathie, d’espèces vivantes très éloignées, a priori, de l’humain. Que ce soient des espèces animales (poissons, oiseaux, etc.) ou des plantes, des champignons… (intelligence des arbres par exemple) Notre dissociation, en tant qu’humains, du reste du vivant a dévalorisé, effrité notre empathie vis-à-vis de nos semblables comme de l’ensemble de la biosphère. Pour autant, l’espèce humaine n’est pas le problème de la Terre : l’espèce humaine n’est pas néfaste en soi. C’est la civilisation mondialisée et ses conséquences qui sont le problème. Y a-t-il une singularité à l’espèce humaine ? Si oui, que voulons-nous en faire ? Sinon, pourquoi nous comportons-nous comme des exceptions parmi toutes les espèces vivantes ? Pourquoi notre civilisation a-t-elle accordé autant d’importance à l’idée de s’extraire de l’état de nature au profit de l’état de culture ? Pourquoi le lien vital qui nous unit à la terre et à la nature est-il souvent dévalorisé, considéré comme inférieur à des visées culturelles ?
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VI. Repenser la transmission : au fil du temps, selon les périodes, le savoir des ancêtres a été valorisé afin de préparer un monde meilleur pour les enfants. Pendant longtemps, la mort a été un paramètre naturel, intégré dans notre système de fonctionnement et de transmission. La modernité a coupé ce modèle et a vu la science comme solution universelle. Elle a amené, à l’échelle d’une civilisation, une peur de voir la mort en face, ce qui est sans doute pour beaucoup dans nos réflexes consuméristes et obsessionnels. Pour arriver au résultat que nous sommes la première génération à comprendre que nous allons laisser à nos enfants une planète dans un état pire que celui dans lequel nous l’avons reçue. Et que notre société, voire notre espèce, est en danger de disparition.Pourquoi nous sommes-nous mis à vivre comme les derniers, comme si nous n’avions pas d’enfants ? Pourquoi détruisons-nous notre planète, alors que personne ne naît avec cette idée en lui ? Pourquoi refusons-nous notre mortalité en tant que personnes (d’abord), en tant que civilisation (ensuite) et en tant qu’espèce (enfin) ?
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VII. Équilibrer féminin et masculin : la vraie pauvreté du monde occidental est intérieure. Nous vivons dans une répression affective, une peur permanente du toucher. Ou, pour le dire autrement, dans un patriarcat incarné au plus profond. Les valeurs féminines, le prendre soin, l’amour, la tendresse sont des valeurs dévalorisées, qui n’osent pas sortir, n’osent pas être manifestées ouvertement.Pourquoi un homme ne peut-il pas se montrer vulnérable et sensible ? Pourquoi écoute-t-on tant ceux qui parlent le plus fort ? Pourquoi les extrêmes sont-ils autant écoutés ? Pourquoi la modération est-elle discréditée, dévalorisée dans notre société ? Si notre société est dans cet état de délabrement, n’est-ce pas à cause d’un déséquilibre, d’une perte de valeurs dites féminines (amour, tendresse…) ? L’expression des émotions, y compris négative, n’est-elle pas un passage obligé pour pouvoir les traverser et les digérer ?
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VIII. De nouvelles visions communes : notre monde est extrêmement cloisonné, sans vision commune à l’échelle de l’humanité… hors la monnaie. Il ne s’agit pas pour autant de supprimer l’argent, mais de repenser sa place dans notre système de priorités et de valeurs. Prendre distance par rapport au mythe de la croissance, de l’accumulation comme source de bonheur. Et par la même occasion, prendre distance par rapport à l’idée de compétition comme seul moyen de survie. Il est prouvé que la pénurie entraîne l’entraide (pour survivre ensemble dans la pénurie). Tout comme il est prouvé que la surabondance appelle le chacun pour soi. Mais la croissance a un pic, notre monde a des limites, que nous atteignons. Parallèlement, un principe élémentaire de thermodynamique rappelle que le vivant utilise de l’énergie pour maintenir un ordre, une activité, mais produit ainsi une quantité de désordre. Notre débauche d’utilisation d’énergie ces dernières décennies a créé en retour une quantité effroyable de désordre (climatique notamment). Pourquoi n’existe-t-il pas d’autre mythe, d’autre vision commune que la croissance, l’idée que l’accumulation matérielle rend heureux ?
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IX. L’espoir actif : notre influence est limitée, certaines choses nous dépassent. Il faut apprendre à reconnaître cette frontière et à accepter ce qui nous dépasse. Nous sommes entrés dans une période d’incertitude radicale : nous ne savons pas avec certitude que tout va s’effondrer, mais nous ne sommes pas certains que la situation puisse s’arranger, même au prix de gros efforts. Nous avons une prise, mais pas de maîtrise sur la situation. L’idée est donc, sans doute, de s’engager dans les causes qui nous semblent justes, simplement parce qu’elles nous semblent justes, et pas dans l’espoir de résoudre des problèmes. Nous sommes en tout cas entrés dans le temps des changements : dans les temps à venir, tout changera, à un rythme rapide. Si tout change, est-ce grave ? Peut-on s’épanouir, être heureux dans le changement permanent ?Le chaos ne peut-il pas servir de déclencheur, d’opportunité salvatrice pour mettre en place des idées nouvelles et sortir de l’idée de crise qu’on peut « résoudre » ? Pourquoi nous acharnons-nous à réparer un monde qui va mal alors que nous pourrions inventer de nouveaux modèles globaux et partagés ?
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