Il est 18 heures et ça va faire maintenant 8 heures que mes parents sont partis et que je suis seule à la maison. 3 heures maintenant que le facteur est passé et que je vois cette lettre sur la table, adressée à mes parents, avec sur l’enveloppe un dessin de la Terre. J’ai terriblement envie de l’ouvrir. Ce qui me donne le plus envie de l’ouvrir c’est que je vois bien que mes parents se comportent bizarrement ces derniers temps. Mais, si je le fais, ils le verraient immédiatement en rentrant… J’entends le bruit des clefs qui tournent dans la serrure et je vois mes parents entrer. Ils sont habillés un peu bizarrement avec un pantalon très large et un long pull. Ils ouvrent la lettre en se dirigeant vers leur chambre.
Vers 5 heures du matin, je me réveille et j’entends dans le salon que mes parents ne sont pas seuls. Je me déplace vers les escaliers d’où je peux les voir dans le salon. Il y a au moins 20 autres personnes avec eux, je m’assois et décide d’écouter ce qu’ils se disent. Je ne comprends pas toute leur conversation. La seule chose que je comprends, c’est qu’il faut changer l’uniforme et qu’il faut rapporter un maximum de personnes que l’on croise, que l’on rencontre ou qu’on connait déjà.
À mon réveil je ne sais pas si tout ça n’était qu’un cauchemar ou la réalité, mais je me suis vite rendu compte que tout était bien réel. Un tas de gobelets en carton se trouvent encore sur la table. Ma mère m’appelle aussitôt et me dit de m’habiller tout en blanc, elle dit avoir une surprise pour moi. Après environ 40 minutes de voiture, je me retrouve devant une sorte de grand château abandonné mais je le trouve très beau et j’ai très envie d’y aller. Mes parents ont l’air très enthousiaste aussi à l’idée d’entrer dans le château avec moi, mais ils ont l’air de déjà le connaitre. Ils ne me font pas passer par l’entrée principale. Plus on avance et plus je vois de personnes. La majorité ont entre 18 et 60 ans je dirais, alors que moi je n’en ai que 16. Eux aussi sont habillés en blanc comme s’ils s’étaient tous concertés. Les vêtements qu’ils portent sont très légers, des espèces de grands draps à la Jules César. Mais aucun d’eux n’a de chaussures. Ils sont mal coiffés, ils n’ont pas l’air très propres, mais ils ont l’air super gentils. Ils disent bonjour à mes parents et à moi comme si on se connaissait depuis très longtemps, ils me demandent comment je me sens, si je suis stressée et surtout si je suis prête !
Mes parents me bandent les yeux et me font asseoir. Au moment d’enlever le bandeau et d’ouvrir les yeux, je m’attendais à voir mes amis avec un gros gâteau ou quelque chose comme ça. Mais non, pas du tout. Quand j’ai ouvert mes yeux, j’ai vu devant moi les gens habillés en blanc. Sur ma gauche, mes parents. Et sur ma droite une femme avec un masque chirurgical et une seringue sur un plateau. Elle me regarde et elle me pique. Tout le monde applaudit, pourquoi ? je ne sais pas. D’un coup je sens un poids sur ma tête, une fatigue extrême. Et je m’endors.
Il fait nuit et ce n’est que maintenant que je me réveille. Je suis seule dans une pièce sombre. Il doit être tard. Devant moi j’aperçois une table avec des fruits et des vêtements blancs différents de ceux que je porte actuellement. Ces vêtements ressemblent à de grands draps comme ceux que portaient ces gens qui me regardaient juste avant que je m’endorme. Environ une heure après m’être réveillée, un homme vient me chercher en me disant que ma cure est terminée et que ma nouvelle vie commence. Il me fait signe de déposer mon téléphone que je tenais en main dans une sorte de très grand plat. Je retrouve mes parents et mon père décide de rentrer à la maison, qu’il est assez tard comme ça.
A la maison tout avait changé. Dans ma chambre, je ne trouve plus qu’un matelas au sol, plus de lit. Mon armoire n’est plus remplie que de draps blancs. La vaisselle est en carton. Je trouve ça bizarre que tout ait changé en si peu de temps mais d’un autre côté, sans trop savoir pourquoi, je trouve ça normal. Je me suis rendue compte après plusieurs jours pour m’habituer que cette nouvelle vie était bien réelle. Cet homme avait bel et bien raison. Je vis une nouvelle vie.
Je vais maintenant dans une nouvelle école les autres enfants sont eux aussi habillés en blanc. Nous sommes tous les mêmes. Mais je trouve ça génial. Nos seuls centres de discussions sont la nature, l’écologie et la Terre. Certains diront que nous sommes trop jeunes et endoctrinés par nos parents ou bien que nous faisons tous partie d’une secte, mais je pense surtout que c’est grâce aux gens comme nous que le monde peut changer. Il faut commencer à apprendre les bonnes règles dès notre plus jeune âge pour mieux les encrer en nous, pour mieux les respecter.
Depuis mon admission au château, ma vie parait tellement plus calme et tranquille. Avec mes parents, plus aucune dispute n’éclate. Nous sommes tous les trois d’accord sur l’écologie et toutes ces choses-là, les choses qui comptent vraiment. Je ne trouve plus bizarre leur façon de s’habiller puisque je m’habille pareil aujourd’hui. On retourne encore souvent au château mais, maintenant, j’adore y aller puisque j’ai mes copains d’école qui y vont aussi. C’est une façon pour nous de nous retrouver.
En fait, je trouvais toutes ces choses si bizarre avant mais, maintenant que je suis dedans, que je comprends réellement ce que l’on fait et à quoi ça sert, je trouve ça juste formidable. Comme quoi il suffit de s’intéresser un peu aux choses qui ne nous intéressent pas au départ pour y trouver des bons côtés.