La guerre telle qu’on la connait tous, physique, dantesque et surtout malheureusement trop présente sur les chaines d’information, fait encore et toujours rage sur notre bien chère planète Terre, dans des régions plus ou moins éloignées, allongeant ainsi le règne dont elle est souveraine et resserrant sa main de fer sur les populations qui en pâtissent. Des suites, sans aucun doute, de l’absurdité de l’Homme lui-même, l’Homme qui dans ses démonstrations de forces armées, s’enchainant à ne plus compter, tapisse des plaines autrefois verdoyantes de cadavres. Mais cet Homme tout aussi responsable d’une autre bataille qui tend, elle, vers une certaine universalité, d’une croisade d’un nouveau genre qui sur un autre front se fait une place, qui, si nous continuons sur notre lancée, fera de nos vies et de celles de nos semblables, une vie des moins vivables. Car cette lutte armée grandit à mesure que notre ignorance ou indifférence face à son sujet perdure… Jusqu’à aujourd’hui en tout cas ; un ancien soldat, un vétéran raconte, et au travers d’une lettre adressée à son petit-fils, vous met dans la confidence, vous met en garde des horreurs qu’il a connues.
Mon cher petit fils,
Je t’écris le cœur lourd, mais plein d’espoir, l’espoir que tout grand-père détient de voir son petit-fils grandir dans un monde bien, bon et épanouissant. Je t’écris cette lettre en guise de témoignage de mon présent dans le but que les horreurs passées ou encore celles qui sévissent aujourd’hui ne se reproduisent jamais de quelconques façons dans le futur, ton présent. Les grandes guerres doivent te sembler si lointaines, bien qu’à mon époque déjà, nous y avons tous l’air étrangers alors qu’elles n’en sont que plus contemporaines. Cependant… Je ne compte pas te parler de ces dernières, les informations à leurs sujets me sont à moi à portée de bras grâce à internet, je ne peux qu’émettre l’hypothèse qu’elles sont à ton heure, à portée de doigts.
Je préfère donc te parler d’un combat de l’ombre, qui n’est que peu physique. En effet, moi, ton grand-père, je fus soldat parmi quelques autres, je pense… J’espère en tout cas, ne jamais avoir été le seul enrôlé dans cette bataille dont je souhaite que tu aies entendu parler. Pourvu que mon combat n’ait pas été vain, puisses-tu avoir la chance de vivre dans l’eldorado que cette lutte annonçait. Pour une guerre pourtant, car ainsi je la qualifierai, elle était des plus pacifistes. Je faisais en sorte qu’elle le soit du moins, de mon côté, puisque cela n’a jamais empêché mes opposants d’occasionner des couts parmi les plus terribles aux populations, villages et autres ainsi qu’à notre propre moral. Je me rappelle encore voir ces paysages ravagés, détruits, des rêves brisés laissant dans un dernier souffle glisser des larmes le long de nos joues. Les enfants possédaient des regards sombres, meurtris, en deuil, des regards qui semblaient plus ceux d’adultes que d’enfants… Puis, ce froid prenant, nous transperçant la chaire et nous fendant l’âme. On se disait connecté, mais personne ne se voyait, personne ne s’aidait, c’était du chacun pour soi et je resterai poli en disant qu’à l’évidence personne n’était là pour ou apte à aider les autres. Plein de fiel, je témoignerais que j’ai vécu dans un monde connecté dans lequel on ne s’était jamais senti aussi seul.
Durant ces terribles mois de combats, je compris aussi l’insignifiance des discours de nos politiques ou même ceux de mes propres amis qui scandaient que la guerre, la haine, la violence, la tristesse ou encore tant d’autres choses délétères étaient loin de nous et ainsi qu’on avait, qu’on se devait de ne plus se plaindre en comparaison à toutes ces populations pour lesquelles ces abominations étaient si proches, qu’on se devait d’arborer le plus beau des sourires sur notre visage par respect pour ces gens qu’on ne verrait probablement jamais. Même si, sans rentrer dans les détails, aucun d’eux ne prit le courage de se rendre dans ces terres dévastées ou d’aider ces populations de manière plus indirecte. Cependant, la futilité de leurs discours ne relève en rien de leur non-action, il relève du fait que l’Europe que j’ai connue ne désignait pas, et à mon heure cela n’a toujours pas changé, les bons ennemis depuis que la violence est partout même en nous, une même Europe qui a peine à croire, voire qui émet encore moins l’éventualité que la tristesse soit un nuage noir qui obombre ses terres, nuage fuligineux provoqué par l’Homme lui-même. Tant déprime que brutalité, elles ont toutes deux changé de forme, elles s’installent partout jusque dans nos cours de récréation sans qu’on y fasse attention, comme de simples tâches d’humidité dans une maison… C’est ainsi qu’on se retrouve à voir tout autour de nous des regards dévastés, détruits, mais surtout tristes et sans espoir jusqu’à ceux de nos propres enfants. Ça me rend presque aussi malade qu’eux. Il m’était et m’est toujours impossible de rester sans rien faire, impossible pour moi de rester comme les autres, inactifs comme des poteaux alors qu’on ramasse tous la peine à la pelle, elle qui ne manque jamais à l’appel sur cette planète qui demeure en moi pourtant toujours si belle. C’est bien dans cette guerre contre les tâches que je me suis lancé… Et peut-être qu’avec le recul, je pense y avoir perdu beaucoup, jusqu’à une partie de moi et loin de moi l’idée que je regrette que je m’y jette. Les maux qui demeuraient dans ces gens, détenteurs d’un regard sombre, ont fini par m’infecter, rentrer en moi comme la maladie pour finir par ne plus en sortir, jusqu’à moi-même ne plus m’en sortir.
Alors, laisse-moi en quelques lignes te partager l’infamie de mon époque. Une histoire qui commença, tu peux te l’imaginer, le premier jour. Je montai dans le train pour la première fois en direction d’Arlon, sur l’instant je pense bien avoir eu l’air d’un petit voyageur égaré… Bien que la ville me fût jusque-là encore inconnue, elle s’annonçait déjà en moi comme une capitale d’évènements, d’émotions, de découvertes, d’amitiés et par ailleurs de doutes, d’épreuves et j’en passe. Même si aujourd’hui je me rends compte qu’elle incarnait également la ville de résidence de celle dont j’aurais aimé partager la vie… Pour moi, petit habitant de périphérie, je n’avais par ailleurs jamais vu autant et d’aussi grands bâtiments prendre la place des prairies et champs qui m’étaient si familiers.
Ma première leçon apprise là-bas fut de ne plus souhaiter la bonne journée aux inconnus et de faire comme tout le monde, tirer la tête, ce monde que je prenais alors plaisir à imiter. Ah mon petit-fils, que ce monde semblait calme à l’époque, à cette époque où j’avais encore l’âme d’un enfant, on jouait, s’amusait, riait des adultes et de leurs habitudes sans jamais se faire gronder, comme toi, je présume. Mais, malheureusement, j’ai vite dû renoncer à ces plaisirs qu’offrait le fait d’être un enfant, car la guerre, quand bien même on ignorait sur l’instant qu’il s’agissait d’elle, a frappé deux ans plus tard faisant ses premières victimes, moi compris, me privant ainsi des biens faits de cette tranche d’existence humaine. Ce mal qui m’atteint, cette forme de terrorisme était en fait si répandue qu’on n’y prêtait pas plus attention, c’était normal, la routine, le quotidien presque la norme, même pour moi avant que je n’y goute avec afflictions. Combien de mutilés voire de morts avait-elle faits avant que je ne m’en rende compte de son existence ? Impossible d’y répondre, tout le monde niait les morts, les blessés et leurs propres blessures ou faisait son possible pour les ignorer. Chacun laissait ainsi chaque martyr tenter de reprendre leur vie d’avant tout cela seul, sans aide, fuyant leurs maux, censurant leurs mots, cachant leurs sentiments, abandonnant ainsi leur cœur meurtri à la merci des corbeaux, se faisant prisonnier des griffes de la solitude et des paroles noires qu’elle faisait émerger à l’intérieur de leur tête. Je n’aurais jamais cru être moi-même tant atteint, tant détruit aujourd’hui encore par ce qu’il s’est passé, par ce que j’ai vu et vécu : la douleur me prend au cœur, mon souffle se coupe, les larmes me montent aux yeux et mes mains tremblent jusqu’à m’empêcher de continuer d’écrire. Oh, Dieu, lorsque l’existence de l’ombre se mêle, elle emporte avec elle un bout de la tienne. J’ignorais tant, oh Dieu, j’ignorais tant avoir été victime de l’atrocité de l’Homme, lésé déjà par le fruit de sa violence, mutilé, bien avant que le combat ne commence. Mais je me suis reconstruit, seul donc puisque l’on m’avait laissé ainsi, comme le veut, si je n’ose le dire, la tradition. Chaque jour depuis l’incident, je n’ai cessé de tenter de rebâtir mon esprit en ruine tout en faisant quotidiennement le même chemin, maison-gare, gare-école, école-gare, gare-maison sans montrer mes blessures et dans l’ignorance que le mal me suivait. Je m’étais cru mort et je vivais à nouveau tel le phénix de nos contes et légendes, je ne pouvais donc croire qu’il reviendrait frapper les autres et moi dans son travers. Ce mal les a gardés dans son collimateur, ces simples citoyens que seuls mes yeux traitent d’innocences. Les autres, quant à eux, les voyaient comme tout aussi légitime de la souffrance. Alors chaque jour, au fil des semaines qui passaient tombaient d’yeux meurtris des larmes qui petit à petit noyaient leurs concepteurs dans une profonde solitude au bleu céruléen, accroché à leurs pieds un silence de plomb.
Je n’ai pour être honnête commencé à me battre que des années plus tard lorsque j’ai enfin pris conscience que cet édifice aux intérieurs si beau dans lequel je m’engouffrais quotidiennement abritait en fait le cocon même où la spirale de la violence, de la tristesse et de la haine se corsait le plus. Durant près de quatre ans, je ne m’étais absolument jamais rendu compte que tout ce qui nous faisait souffrir moi et mes semblables logeait dans le seul endroit où l’on se sentait en sécurité et où l’on devait l’être, un lieu indiqué d’un grand « Académie » juste au-dessus de la porte. À partir de ce moment et de manière impavide, je décidai de prendre les armes contre les maléfices qui rongeaient et décimaient la population de ma ville et par la même occasion, je pris l’air d’un fantôme pour la société. J’agissais certes, mais on ne combat jamais mieux l’ombre que lorsqu’on s’y trouve, ainsi je disparus. De duels, dans lesquels j’étais toujours désavantagé du fait de ma potentielle fragilité, je revenais pourtant victorieux, mais pas moins blessé et fatigué. J’usais de mon cœur et de mes valeurs humaines pour lutter contre ce démon qui avait pris une certaine place dans la société pour l’unique raison que ces mêmes valeurs avaient fini par être niées par un grand nombre d’individus qui la composaient. Un comportement grégaire qui fit de ma simple lutte, une bataille puis une guerre et d’une guerre personne ne revient entier, d’une guerre même les victorieux sont des victimes et j’en devins à nouveau une. La seule raison pour laquelle tu n’as jamais vu sur ma peau tant blessures que cicatrices ou encore handicaps, témoins de la violence du combat, c’est qu’il n’y en a tout simplement pas… À vrai dire, tu n’en as jamais vu, car tu as toujours cherché sur moi et non en moi.
D’ailleurs me concernant, personne ne sut que je fus blessé ou entrainé dans quelconques luttes, aucun être sur cette terre pour peu que je m’en rappelle puisque je l’admets, je n’ai jamais quémandé de l’aide et je n’en souhaitais pas à l’image de ta pitié aujourd’hui, mon petit-fils. J’ai toujours gardé un visage neutre émotionnellement parlant, car un ange gardien se doit de ne pas montrer ce qui l’abrite, ses émotions, son point faible. Comment un être qui lutte dans le but que les autres ne dépriment plus, peu importe la grandeur de son esprit séraphique, peut-il garder un certain sérieux s’il montre qu’il est triste lui-même ? Quel est son intérêt de parler de ce qu’il ressent si l’altruisme dont il fait preuve réduit à l’insignifiance ce qui fait de lui, lui… Peut-être que j’aurais dû tout de même le faire et dans ce cas je m’en excuse même s’il est trop tard. Je me suis battu au prix de mon être, de mon intime, de mon refuge, de mon petit nid douillet, celui qu’on se garde de protéger contre n’importe qui, car il s’agit de ce qu’on a de plus cher, ce nid nous donne le réconfort dont on a besoin le soir après une journée éprouvante dont on ne veut parler à personne. Je n’ai dès lors plus de chez moi, je ne trouve ni ma place nulle part ni de repos. Jusqu’à aujourd’hui en tout cas puisque la vie ne me semble plus assez forte pour me garder. Le temps fut long et des plus douloureux, cette guerre m’a abandonné dans une sensation de profonde déréliction que seule une personne n’a jamais su effacer. Le combat a laissé derrière lui et en moi un village détruit, un royaume réduit à feu et à sang dont j’étais le petit prince, dont je suis désormais le roi déchu, dont seule cette même personne avait le pouvoir de reconstruire. Cette personne, qui aurait été ta grand-mère, je l’espère, j’en aurais rêvé si seulement la guerre ne l’avait pas emportée si loin de moi dans le courant de nos larmes, de nos vagues à l’âme et dans l’espoir enfantin de croire qu’un millier d’oiseaux aient le pouvoir de la faire revenir. Si seulement je pus avoir le courage de le lui lorsqu’il était encore temps, toutes ces choses qui abritent mon cœur et qui ne savent en sortir par peur de ne pas avoir le langage ou le cran de les lui dire. Ce n’était pas du latin et pourtant rien n’est sorti de ma bouche.
Car oui, mon petit-fils, j’ai tout de même aimé, cette personne qui rivalisait à mes yeux avec le soleil bien que l’averse régnait dans les siens. La guerre y avait en effet pris une allure d’orage et tu t’en doutes, cela ne m’a pas empêché de retourner au combat. Prenant alors à nouveau les armes sans crainte, car j’avais à l’évidence acquis de l’expérience dans la lutte et puisque là encore je savais pourquoi je me battais, pour la richesse qu’est l’éclosion d’un sourire au creux d’un visage. Mais c’était sans compter sur cet orage qui fut géniteur d’un coup de foudre, il me fit perdre les pédales, la demoiselle ne me semblait d’un coup plus avoir l’air d’une inconnue et petit à petit le recul que je mettais entre moi et les personnes que j’aidais rétrécit jusqu’à ne plus être suffisant pour m’empêcher de subir leurs émotions. Ma fragilité, comparable à une éponge absorba le mal qui touchait la fille, bien qu’elle n’en fut pas libérée. Indirectement donc l’ombre entra à nouveau en moi après, bien que ça semble peu, deux ans d’absence. Lorsque mon cœur sans blindage remplaça mes armes humanités habituelles et qu’au lieu de le préserver, je décidai de l’ouvrir dans le but de me défendre comme je le pouvais, mais surtout de l’aider elle, car il y a sur cette terre, des gens qui peuvent être sauvés et puisque je ne puis jamais l’être par mes propres actes, je fis le sacrifice. Mais mon opposant eut une grande répartie et usa alors d’une arme qui provoque encore à mon heure l’indignation…. Il utilisa à mon encontre une bombe à l’effet atomique alors que j’ignorais jusque-là qu’il l’avait en sa possession, alors que le monde entier, lui, ignorait que mon opposant existait tout simplement. Ce dernier avait de ce fait réussi à créer cette ressource dévastatrice par la fission de mon altruisme en regroupement d’atomes de soufre et à l’utiliser de la manière la plus optimale possible en atteignant mon cœur, étant alors mon arme de l’instant, je reçus ainsi le surnom qu’est LittleBoy.
Mes larmes et les siennes qu’elle avait laissées l’emportèrent au large. Sans phare à l’horizon pour me guider dans ma quête de la retrouver dans cet océan clair et limpide qui commençait à nous séparer de plus en plus, je me suis perdu et m’y suis noyé… Aujourd’hui encore, dans l’espoir que tout lui aille pour le mieux, je me demande à quoi elle pense au travers de ses yeux dès à présent noircis par le conflit. De mon côté, je me dis que je ne suis que finalement qu’un « i » sans elle, sa présence m’étant devenu tant vital, je me demande comment à cet instant mon eau, vit-elle…
Mon expérience m’a appris de nombreuses choses mon cher petit fils comme que peu importe le mal qui sévit autour de nous, sur notre chère terre, tant à l’extérieur qu’à l’intérieur de notre propre âme, il ne faut jamais laisser quelqu’un seul en tête à tête avec ce dernier. Voici le combat que j’ai mené durant toute mon adolescence et maintenant qu’elle prend fin, que j’y mette fin, je me dois de te mettre en garde : « Quand on lutte contre des monstres, il faut prendre garde de ne pas devenir monstre soi-même. Si tu regardes longtemps dans l’abime, l’abime regarde aussi en toi. » Tout ceci m’est venu à bout, ces maux ont éteint ma lumière, affadit ma rage de combattre, fait de ma vie quelque chose d’abscons et de mon être, une personne languide. Mais je n’ai nul doute que ma mort ne sera pas vaine. Les choses bougeront tant suite à mon décès en lui-même que par mes mots, les mots d’un être muet agissant dans un monde d’aveugle dont ses habitants sortiront de leur surdité lorsqu’ils me liront. Les maux d’un ange que l’Homme aura condamné à l’enfer. J’ai agi contre l’ombre, dans le plus profond d’elle-même, pendant tant d’années sans jamais parler. Aujourd’hui je pense qu’il est temps, qu’il est temps de tout. La violence, la solitude et la tristesse m’ont chacune, à trois contre un, dérobé mon futur, m’en ont privé, c’est un fait… Mais il m’est bien plus important et je te le dis de tout mon cœur, si gros puisse-t-il être, mon cher petit-fils, prochaines générations, que mon combat ait été apte même dans la plus minime des possibilités de vous en offrir un.
Je me suis toujours battu dans le but que les autres ne souffrent pas quitte à souffrir moi-même, j’aurais tenté de parler de l’hypersensibilité, de réduire quelconques formes de violence qui sévissent autour de nous, de remettre les valeurs humaines qui semblent se faire oublier au cœur de nos relations, agir par plaisir d’agir et non par désir, et tout cela sans réel résultat au final. J’ai essayé de comprendre mes contemporains desquels je me sens tant étranger, j’aurais aussi espéré qu’on me comprenne moi, mais à l’évidence je ne le puis et je ne peux faire en sorte que vous ressentiez ce que je ressens et de plus ce n’est pas souhaitable. On ne peut pas désirer que les autres souffrent. Ne me prenez tout de même pas pour exemple. J’ai beau m’être battu pour tant de choses, cela ne fait pas de moi un saint, loin de là, il y a sur cette terre des gens qui ne m’apprécient guère, des personnes à qui j’ai fait du mal, que j’ai fait souffrir, bien que sans le vouloir et qui pourront chacune témoigner que je ne mérite pas d’être érigé à ce rang-là. Enfin, je n’aimerai pas non plus vous voir tous, vous nourrir de mes paroles, elles n’ont pas moins de valeurs que les vôtres. Vous avez tout le pouvoir de faire de votre monde, un monde à votre image pour peu que vous en ayez le désir.
N’oubliez jamais que même si je me montre absent, des anges veillent sur vous.
Je vous aime.
Votre grand-père, un probable voyageur égaré,
un petit prince, un roi déchu, un ange condamné.
Un hypersensible malgré lui, LittleBoy