Mathilde, comme bon nombre de personnes, est malade. Sa puce électronique lui donne la nausée, de la fièvre ainsi que des plaques rouges sur l’ensemble du corps. Depuis la 5e guerre mondiale, toute la population doit être équipée d’une puce implantée dans la nuque dès l’âge de 12 ans. Mathilde a aujourd’hui 18 ans, elle n’a aucun ami et ne sort jamais de chez elle de peur d’être jugée pour ses plaques rouges boursouflées. Elle fête son anniversaire seule en compagnie de sa mère avec en guise de gâteau 3 galettes de riz empilées.
Malheureusement, depuis la dernière guerre, les habitants de ce pays ne travaillent plus et les ressources deviennent de plus en plus rares à cause de la pollution. Cette année est spéciale car les représentants de ce pays ont décidé d’offrir à 5 personnes la chance de pouvoir se faire soigner gratuitement. Mathilde est très enthousiaste à l’idée de se faire soigner par de grands scientifiques, elle participe donc au concours. Pour y participer, rien de plus simple : il suffit de décrire ses symptômes, d’inscrire le métier souhaité et donner une goutte de sang. En envoyant le courrier, elle imagine tout ce qu’elle pourra faire quand elle sera guérie. Elle rêve de cueillir des champignons, une activité qui demande beaucoup de courage puisqu’il faut sortir des murailles de la ville et s’aventurer dans la forêt où vivent toutes sortes de créatures étranges. Depuis la dernière guerre, bon nombre d’entre elles se sont développées à cause des bombes radioactives.
Après 2 mois d’attente, les habitants se regroupent dans le vieux théâtre abandonné pour l’annonce des heureux élus. Les cinq personnes qui auront l’honneur de se faire soigner sont George 13 ans, Simon 19 ans, Mia 16 ans, Samuel 15 ans et Mathilde 18 ans. Elle est si heureuse en apprenant la nouvelle qu’elle se dépêche de rentrer pour faire sa valise. Le lendemain, Mathilde est épuisée : elle était tellement surexcitée qu’elle n’a pas su fermer l’œil de la nuit. A 14 heures, une voiture vient la chercher et prend la direction du Centre. Dans la voiture, elle ne cesse d’imaginer sa vie future, elle pense tellement qu’elle ne voit pas le temps passer et en quelques heures, elle se retrouve devant le Centre. Les barrières s’ouvrent et elle découvre un grand bâtiment blanc, sphérique, entouré de part et d’autre d’une clôture électrique. A l’entrée, deux gardes vêtus d’une blouse médicale noire attendent. Après être rentrée dans le bâtiment, Mathilde est accueillie par une infirmière aussi froide que la glace qui l’emmène dans un dortoir commun. Dans la chambre se trouvent déjà les autres patients du tirage. Les jeunes font connaissance mais Mathilde n’est pas à son aise, les murs sont ternes, les fenêtres sont barricadées, les gens sont froids et distants et mis à part les lits, la pièce est vide. Quelques minutes à peine se sont écoulées depuis leur arrivée quand arrivent deux infirmiers taillés comme des armoires à glace. Ils les interrompent et leur demandent de les suivre. Mathilde se retrouve seule dans une salle sombre attachée par deux médecins. Les deux hommes ne lui parlent pas, la tournent sur le côté et lui injectent un produit au niveau de la colonne vertébrale. Le liquide la brûle mais elle a beau crier, les médecins ne réagissent pas et elle finit par s’évanouir de douleur. Quelques heures plus tard, elle se réveille, se tourne et aperçoit Simon qui est assis au bord de son lit. Paniquée, Mathilde n’arrive pas à réaliser ce qu’il vient de se passer.
Elle se redresse brusquement et scrute la pièce en quête de réponse. Au fond de celle-ci, elle aperçoit George : il est en train de pleurer. Elle se lève et le réconforte en lui disant que tout ira bien, elle le raccompagne dans son lit et se dirige ensuite dans le sien car elle est épuisée par cette journée mouvementée. Le lendemain, les jeunes sont craintifs, la tension est palpable, ils mangent en silence et attendent calmement les infirmiers. Vers 11 heures, les deux hommes viennent les chercher et Mathilde se retrouve de nouveau dans cette pièce froide et terrifiante. Les scientifiques ne lui expliquent toujours rien et l’attachent mais cette fois-ci, ils ne la retournent pas ; ils lui prélèvent du sang à l’aide d’un scalpel. Après cela, elle retourne dans la chambre en se posant mille questions. Mathilde n’avait pas encore remarqué mais les patients tirés au sort ont tous les mêmes symptômes et reçoivent tous les mêmes traitements barbares. Alors, elle s’interroge et commence à se demander s’il n’y a pas une raison à ces clôtures et ces gardes. Mia veut partir mais elle sait que ce sera impossible. Elle a donc élaboré un plan pour s’échapper et elle en fait part à ses camarades de chambre. Tout le monde veut partir sauf Mathilde. Elle leur dit que c’est pour leur bien et qu’après toutes ces tortures, ils seront guéris. Les jeunes sont sceptiques mais ils écoutent Mathilde et vont se coucher. Le lendemain, toujours la même histoire : elle se retrouve dans la salle mais les docteurs ont oublié de l’attacher. On dirait que quelque chose les tracasse. Ils lui donnent un somnifère et partent. Mathilde ne comprend pas ce qu’il se passe et décide de se coller contre la porte et d’écouter leur conversation. Elle entend alors les médecins parler de George. Ils disent qu’il vient de mourir à cause du produit injecté lors de la première journée d’expérience et que c’est donc un essai raté. Mathilde comprend alors qu’ils n’ont aucune chance d’être guéris mais elle entend des bruits de pas. Elle va donc se recoucher immédiatement et elle s’endort à cause du médicament. Elle se réveille dans son lit et elle regarde son ventre. Elle voit une immense cicatrice, elle se lève, regroupe les patients et leur raconte ce qu’il s’est passé.
Plus de doute, nos jeunes malades vont s’échapper de cet endroit. Le vendredi 8 juin 2839, ils décident de partir. Ils vont aller avec les infirmiers comme d’habitude mais dès qu’ils arriveront aux abords de la salle, ils se mettront à courir à toute vitesse. Ils ne passeront pas par l’entrée principale mais par les toilettes car c’est la seule fenêtre qui n’est pas barricadée. Mathilde a pris soin de cacher au préalable un couteau du petit déjeuner dans son soutien-gorge, il ne coupe pas grand-chose mais il permet de coincer la porte des toilettes le temps qu’ils s’échappent. La porte est désormais fermée. Les infirmiers se mettent à frapper la porte et à crier mais nos jeunes amis arrivent à ouvrir la fenêtre. Ils passent un par un. Malheureusement, Samuel se fait attraper le pied. Il est donc perdu. Arrivés à l’extérieur, les autres courent comme jamais vers l’entrée principale car à 12 heures précises, le camion de nourriture va entrer dans le Centre. Ils arrivent peu à peu à la sortie, ils voient le camion, ce n’est plus qu’une question de temps mais Mia trébuche juste devant les portes. Seule Mathilde et Simon arrivent à gagner l’entrée et passent à l’extérieur.
Simon prend Mathilde dans ses bras tout en la serrant contre lui, il lui fait une piqure dans le dos. Mathilde a un air hébété et s’évanouit dans les bras de Simon. Au final, les gardes avaient raison. Personne ne peut quitter cet endroit.