Le réveil sonne, aujourd’hui, nous sommes en 2050 et le monde a fortement changé. Nous sommes tous passés à deux doigts de la mort et de la noyade. Depuis cette époque, les gens ont évolué, ils ont une nouvelle vision du monde et de nouveaux modes de vie. Maintenant, la vie est différente, tellement différente que j’ai l’impression d’avoir changé de monde.
Quand j’étais jeune, le monde n’allait pas bien. A la TV, on n’entendait parler que de catastrophes naturelles, des forêts qui prennent feux à cause du réchauffement climatique, des glaciers qui fondent et qui font monter l’eau des océans en plus de la disparition des animaux. A chaque fois que quelqu’un parlait du futur, il faisait référence à la fin du monde.
Lorsque j’étais au lycée, avec mes amis, on avait décidé de sécher les cours pour aller manifester dans les rues pour que le gouvernement bouge et trouve des solutions au réchauffement climatique. Pendant des mois, des milliers d’étudiants ont manifesté chaque jeudi, en pleine semaine de cours pour chambouler le système scolaire et pour montrer au gouvernement qu’il était temps d’agir. On préférait sécher les cours pour aller manifester plutôt que d’attendre et de voir le monde se détruire. Mais malheureusement, le gouvernement n’a pas agi et les étudiants ont commencé à se décourager. Du coup, lors des manifestations, il y avait de moins en moins de gens, jusqu’à ne plus y en avoir. Le climat a donc continué à se réchauffer et l’eau des océans a tellement monté qu’il y eut les premières inondations. Mais personne ne prenait vraiment ces inondations au sérieux. Jusqu’au jour où on crut que c’était la fin du monde…
C’était il y a 15 ans, je me souviens même de la date, le 12 avril 2035, c’était un lundi, tout le monde était au travail ou à l’école. C’était une journée comme les autres, tout à fait normale. Rien ne présageait ce qui allait se passer. La semaine d’avant, il y avait eu quelques inondations mais moins que d’habitude, du coup on pensait que ça commençait à s’arranger, et en fait pas du tout. C’est arrivé en un coup; personne n’a eu le temps de réagir, on s’est retrouvé face à une grande vague d’eau qui emportait tout sur son chemin. Tout le monde était effrayé et criait partout mais personne ne savait vraiment quoi faire face à ce phénomène naturel. Les personnes qui étaient dehors essayaient d’aller dans les bâtiments pour se réfugier, d’autres essayaient d’aller au sommet des collines pour éviter la vague et espérer survivre. Moi, j’étais à l’intérieur d’un énorme bâtiment, dans mon bureau avec des collègues, on s’est tous dirigés vers les escaliers pour essayer de monter le plus haut possible dans le bâtiment et ainsi éviter d’être emportés par l’eau ou noyés si l’eau atteignait notre étage. On était au cinquième étage, on s’est dirigé vers les escaliers mais plein de gens essayaient déjà de les monter, ceux-ci étaient bouchés et tout le monde se poussait pour sauver sa vie. On s’est donc retrouvés bloqués au cinquième étage sans savoir quoi faire, on voyait la vague qui arrivait vers nous, elle emportait avec elle les gens qui n’avaient pas réussi à se mettre à l’abri, les voitures et tout ce qui se trouvait dans les rues. Elle détruisait les maisons en quelques secondes. Certains buildings s’effondraient car ils n’étaient pas assez solides et d’autres résistaient à la vague mais la vague détruisait toutes les vitres sur son passage. Les personnes des premiers étages se faisaient soit emporter, soit elles étaient emprisonnées dans le bâtiment, sous l’eau, en train de se noyer. La vague est ensuite arrivée à toute allure sur notre bâtiment, il y eut un silence puis un énorme bruit, c’était la vague qui avait touché notre immeuble et brisé les fenêtres. Au cinquième étage, la vague était d’un mètre de haut mais elle était tellement forte que tout le monde est tombé et s’est fait emporter. Heureusement, moi, j’ai réussi à m’accrocher à un bureau qui était fixé au sol. Puis, quand une grande partie de l’eau est ressortie par les fenêtres brisées pour continuer son chemin, je me suis relevée pour sortir du peu d’eau qui restait et qui inondait l’étage. Il y avait plein de personnes par terre, certaines étaient blessées car elles avaient été percutées par des objets emportés par la vague, d’autres étaient mortes. La vague poursuivait son chemin et la ville disparaissait petit à petit. Les pompiers, en hélicoptères, emportaient les personnes blessées et vivantes sur les endroits hauts qui n’avaient pas été touchés. C’était le chaos total, on ne comprenait pas vraiment ce qu’il se passait. On s’est tous retrouvés sur des collines, montagnes qui n’avaient pas été touchées. Il y avait plein de monde et il était impossible de retrouver sa famille et ses amis, de savoir s’ils étaient vivants ou pas. Le soir arrivait, on s’est donc mis à plusieurs à monter des tentes pour que les gens dorment à l’abri. Les personnes dont l’habitation n’avait pas été touchée accueillaient chez elles les familles, enfants et femmes pour qu’ils soient au chaud.
Par la suite, on a appris que la vague avait fait le tour de la terre et que tous les continents avaient été touchés. Cette vague s’est créée du fait qu’un énorme bout de glacier s’était détaché et était tombé violemment dans l’océan. On a appris que cette catastrophe avait fait un milliard cinq cent mille morts dans le monde et deux milliards de blessés, je faisais donc partie des quatre milliards de personnes qui avaient eu la chance de s’en sortir sans blessures.
Les premiers jours après la catastrophe, les pompiers nous ont offert à manger mais on est vite tombé à court de nourriture. Pendant plusieurs mois, nous n’avons pas beaucoup mangé et c’était très dur car durant les journées, on faisait beaucoup d’efforts physiques, on aidait les ouvriers à construire de nouvelles maisons pour pouvoir abriter tout le monde. C’était impressionnant de voir que les gens étaient devenus autant solidaires.
Aujourd’hui, je pense que cette catastrophe naturelle a fait grandir tout le monde car depuis que la vague a tout détruit, les gens sont plus gentils et plus attentifs aux autres, ils ont arrêté de ne penser qu’à eux. Les gens passent beaucoup moins de temps sur leur téléphone, ils préfèrent passer du temps avec leurs familles et amis car ils ont compris qu’ils pouvaient les perdre à tout moment. Ils profitent de la vie à fond et arrêtent de penser à l’argent et aux problèmes, ils sont devenus positifs. Maintenant, tout le monde a de nouveau une habitation et la vie est redevenue plus ou moins normale. Le monde n’est plus divisé en continents mais en milliers de petites îles. Il n’y a pas que les gens qui ont évolué, la technologie, aussi. Elle a permis de créer des voitures volantes qui ne polluent pas la terre, ce qui permet aux personnes d’aller d’une île à une autre beaucoup plus vite qu’en bateau et sans polluer. Ce qui est très bizarre par rapport à avant, c’est qu’il n’y a plus beaucoup d’espèces animales: il reste très peu d’animaux marins et très peu d’oiseaux mais heureusement, ils recommencent à apparaître petit à petit car un ciel sans oiseaux, c’était très perturbant. Par contre, plus aucun animal domestique !!! Ils ont tous disparu.
Nous n’avons plus assez de place pour cultiver de la nourriture; donc, pour ne pas polluer et avoir affaire à une nouvelle catastrophe, nous nous nourrissons d’algues et nous avons construit des espaces flottants pour cultiver.
Maintenant, nous avons réussi à nous habituer à ce nouveau mode de vie qui, je trouve, est mieux qu’auparavant. Nous sommes tous repartis à zéro pour recommencer une meilleure vie.