Jeudi 7 avril 2673, Europe ou Asie (on ne sait pas)
« Dépêche-toi Mickael, le bus anti-radioactivité nous attend depuis déjà 5 minutes et je doute qu’il nous attende encore longtemps ! » lui dit Paloma, sa grande sœur, qui fête aujourd’hui ses 17 ans. Paloma et sa sœur jumelle Angelina, qui fête donc aussi ses 17 ans ce jour-là, attendent déjà devant la porte. Mais celle-ci ne sera ouverte que quand ils seront tous les trois devant. « Aller Michael, il faut que tu mettes ton airbadge à un endroit précis car tu ne le trouves jamais le matin. » lui dit alors Angelina. « Oui, je le déposerai sur la table de l’entrée ce soir » répond Michael. Avec toute cette radioactivité dans l’air, cela doit faire au moins 100 ans que plus personne n’a osé sortir. Maintenant, l’air est trop pollué et plein de particules toxiques qui sont irrespirables pour les humains, les animaux et les plantes. Pour respirer, il faut donc payer de l’air purifier. Et malheureusement, tout le monde n’a pas les moyens de se payer de l’oxygène. Une phrase arrive alors à l’esprit de Michael, elle dit : « il faut que ça s’arrête. »
Kate, leur maman, une scientifique, travaille dur tous les jours pour avoir assez d’argent pour payer toutes leurs factures (oxygène, eau, électricité, …). Liam, leur père, travaille dans la société de purification de l’air au airpurification. C’est cet air qui est ensuite rejeté dans les maisons, écoles et autres endroits publics. Cela fait déjà quelques années que plus personne n’avait vu le père de Michael, Paloma et Angelina car, là-bas, il n’y a ni vacances ni week-end, rien. Michael n’a plus beaucoup de souvenirs avec son père… Ce dont il se souvient c’est le regard de son père quand il est parti au airpurification.
« Allez Michael, tu arrives à la fin ? » lui crie sa sœur Angelina. « Oui oui, c’est bon je viens de retrouver mon badge, j’arrive. Pas besoin de crier » lui répond Michael qui en a marre d’être pressé. Il aimerait que ça s’arrête. Michael arrive enfin devant la porte et celle-ci s’ouvrit, ouvrant le passage sur un petit tunnel anti-radioactivité. Michael en a marre, il veut pouvoir aller où il veut quand il veut. Il n’arrête pas de penser à ceux qui vivaient autour des années 2050, il aimerait tellement leur crier haut et fort : « pensez un peu à ceux qui vivront après vous et ne laissez pas une Terre que vous n’avez pas envie d’avoir !!! ». Aujourd’hui, il ne reste plus que deux continents habitables, l’Asie et l’Europe, l’Afrique, l’Amérique et l’Océanie sont partis en fumée il y a longtemps à cause de feux incontrôlables et à cause de soi-disant présidents qui faisaient exploser il y a 500 ans des bombes nucléaires partout. Les océans, eux, se sont desséchés à cause des trop grosses chaleurs. Il fait 20 degrés en hiver et 55 degrés en été. Insupportable. Il faut vraiment que ça s’arrête. Quand Michael pense que le monde aurait pu être différent, il sent une énorme rage monter en lui. Michael rentre dans le bus et s’assied à côté de son meilleur ami Max. Max lui demande : « Alors Micha, ça a été ton devoir pour Monsieur Johnson sur le métier que tu voudras faire plus tard’’. Oui acquiesce Michael et il commence à lire son devoir : « Moi, plus tard je serai chercheur dans la radioactivité et je trouverai un moyen de sortir sans danger. Car j’en ai marre de tout le temps rester enfermé dans mon appartement de 30 m2 et dans ma toute petite chambre. Je veux pouvoir me balader et sortir dehors sans aucun danger comme dans le tout début des années 2000 ». « Waw » s’esclame Max, « moi j’ai juste mis que je travaillerais au airpurification comme mon père ». Mickael a son cerveau qui vrille d’un seul coup, il s’énerve « Comment oses-tu dire que tu iras travailler au airpurification ? nous ne sommes pas des esclaves ! ». Il se lève, laissant ainsi ses deux amis et va s’assoir entre Paloma et Angelina. Une heure plus tard ils sont enfin arrivés à l’école. Tous les élèves arrivent devant les portiques pour scanner leurs airbadges. Michael scanne son badge et une lumière verte s’allume, il a encore assez d’oxygène pour finir sa journée. Derrière Michael, c’est le tour de Max, sa lumière est rouge. Deux agents arrivent alors et essayent d’emmener Max, car quand on ne sait pas payer on se fait arrêter, personne ne sait où tout le monde va comme ça mais ce qu’on sait, c’est que quand on se fait arrêter on ne revient jamais. Michael assiste impuissant à l’arrestation de son ami. Michael regrette de s’être disputé avec lui « Je ne le reverrai sûrement jamais… » Il sent une boule lui serrer le ventre « « Il faut que ça s’arrête. » Tous les élèves arrivent devant le « panneau des nouvelles » qui indique les derniers décès. « Et bien » se dit-il, « voilà encore quelqu’un qui est mort car il n’a pas su payer sa facture d’oxygène. Il faut vraiment que ça s’arrête. Il faut trouver une solution pour pouvoir se balader comme on le souhaite. » Michael en a marre de cette journée, il n’a qu’une envie, rentrer chez lui et commencer les recherches.
Déjà, les personnes qui vivent maintenant ont réduit considérablement leur utilisation de plastique, toutes les bouteilles sont faites en verre et tous les aliments sont depuis une centaine d’années en vrac. L’utilisation du plastique est presque nulle. Ensuite, plus personne ne mange de viande, Michael se dit alors qu’il pense n’en jamais avoir mangé, ou alors il était très petit, il ne comprend pas qu’autrefois on mangeait plein d’animaux, à cause de ça la pollution a énormément augmenté. L’énergie nucléaire n’existe plus depuis des années maintenant et des centaines de milliers d’éoliennes avec panneaux solaires dessus sont disposées où se trouvait autre fois l’Asie, l’Afrique, l’Océanie et les océans si beaux autrefois mais maintenant desséchés. Les personnes d’aujourd’hui font beaucoup plus attention mais ça ne payera sûrement jamais.
La cloche sonne et annonce la fin de la journée. Michael rentre enfin chez lui. Le garçon se rend dans sa chambre pour réfléchir. Toutes ses idées semblent irréalisables. Puis il se dit : « Peut-être que grâce à tous les changements qu’on a fait ces dernières années la radioactivité a disparu ou alors quasiment disparu et elle ne serait donc plus dangereuse ! Mais qui prendrait le risque de sortir pour voir ? » Il continue de réfléchir puis décide « Moi je prendrai ce risque. Samedi je sortirai, j’en ai marre de tout le temps être enfermé et il faut vraiment que ça s’arrête ! » Le soir toute la petite famille de Michael mange un bon gâteau pour les 17 ans de Paloma et d’Angelina, Michael est pensif, si ça se trouve c’est une de ses dernières soirées mais il va le faire, car il faut vraiment que ça s’arrête.
Vendredi 8 avril 2673, Europe ou Asie (on ne sait pas)
Le lendemain, Michael est prêt avant ses deux sœurs devant la porte, Paloma ne peut s’empêcher de lui faire une remarque et de lui dire : « Et bien tu es pressé aujourd’hui dis donc et tu as trouvé ton airbadge directement, bravo ! » Avant que Michael ne puisse répondre, la porte s’ouvre et tous les trois passent par le tunnel pour entrer dans le bus. Michael s’assied et révise son plan : « Samedi, le prof de radioactivité fait des expériences avec des objets qu’il va sortir de la zone sans danger. J’irai lui proposer de l’aider et j’irai mettre moi-même les objets dehors. Une fois dehors, j’enlèverai ma combinaison anti-radioactivité et on verra bien… ». Arrivé à l’école, il passe son airbadge dans le portique. Ce matin-là, deux élèves sont emmenés par les autorités. Ensuite, tout le monde passe devant le « tableau des nouvelles ». Aujourd’hui c’est une famille de six personnes avec un bébé de onze mois qui n’a pas su payer sa facture d’oxygène. Il faut vraiment que ça s’arrête. La moitié de la journée passe. Il est 16 heures et c’est enfin la fin du cours de radioactivité. Michael attend que tout le monde parte va parler à son professeur. « Ce serait avec plaisir Michael, merci de te porter volontaire. A demain ! »
Nuit du 8 au 9 avril 2673, Europe ou Asie (on ne sait pas)
Michael n’arrive pas à fermer l’œil, il est trop pressé à l’idée de savoir la vérité mais il a aussi très peur de la connaître car il est peut-être en train de vivre ses dernières heures. Mais il faut vraiment que ça s’arrête. Michael s’endort enfin.
Samedi 9 avril 2673, Europe ou Asie (on ne sait toujours pas)
Michael se réveille, il est dix heures. Il se prépare et attend le bus, devant la porte, c’est peut-être la dernière fois. Il passe dans le tunnel et rentre dans le bus. Personne n’est au courant qu’il se rend à l’école et encore moins qu’il ne reviendra peut-être jamais. Il n’a même pas dit au revoir à ses sœurs et à sa mère. Il arrive à l’école il est 12H55 il scanne son airbadge et une lumière verte apparait, il ne regarde même pas le « tableau des nouvelles ». Il sent le stress monter petit à petit. Va-t-il vraiment aller jusqu’au au bout ? Il commence alors à se répéter « il faut que ça s’arrête, il faut que ça s’arrête, il faut que ça s’arrête ». Il est 13H et il arrive enfin devant la classe de radioactivité. Il se prépare, enfile sa combinaison anti-radioactivité sans dire un mot, il commence à douter. Michael passe la porte pour sortir de la zone sans danger. Il a plusieurs objets en main et s’éloigne de plus en plus. « C’est bon Michael, tu peux déposer les objets là et revenir ! » Michael s’arrête et dépose les objets et ne bouge plus, son cerveau lui répète « il faut que ça s’arrête, il faut que ça s’arrête, il faut que ça s’arrête » mais il n’y arrive pas. Ensuite il pense à la vie qu’il pourrait avoir, se balader comme il veut sans attendre le bus anti-radioactivité. Il commence à enlever sa combinaison. Son professeur lui crie de s’arrêter tout en mettant une combinaison pour essayer d’arriver à temps. Mais trop tard, déjà Michael rentre en contact avec l’air. Au contact de l’air sa vue se noircit, il a du mal à respirer, il a la tête qui tourne et il tombe par terre inconscient. « Il faut que ça s’arrête, il faut que ça s’arrête ».
Mercredi 13 avril 2673, Europe ou Asie (on ne le saura jamais)
Les yeux de Michael se réouvrent enfin, il est couché dans un lit d’hôpital. Il ne se souvient de rien. A son réveil sa maman et ses deux sœurs sont à côté de lui. Mais il y a aussi un homme qui a l’air très fatigué avec elles. L’homme s’approche de Michael et lui demande s’il se rappelle de lui. Michael acquiesce, bien sûr qu’il se rappelait de lui. Ce regard qu’il a vu quand il était petit, qui le protégeait, le regard de son père. Peu de temps après les retrouvailles émouvantes entre Michael et son père, le docteur arrive pour lui expliquer pourquoi il est tombé inconscient. Quand Michael a enlevé sa combinaison il a fait une crise d’angoisse car il a cru qu’il ne s’en sortirait pas, c’est tout simple. « J’ai échoué alors… » se dit Michael. « Alors pourquoi me regarde-t-ils en souriant ? » Il apprit alors que tout le monde recommençait à se balader dans les rues et que l’air était à nouveau sans danger. L’usine « airpurification » a fermé, c’est pour ça que son père est revenu. Michael est heureux et a hâte de commencer sa nouvelle vie. Il a juste un peu peur que maintenant les habitants d’Asie ou d’Europe fassent les mêmes erreurs qu’au début des années 2000. Son combat n’est pas encore terminé car comme il l’a si bien dit « il faut que ça s’arrête ».